Les secrets du supplice du tableau noir

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Les ongles qui crissent sur un tableau noir, la fourchette qui frotte sur le fond de l’assiette, la mousse synthétique qui couine… autant de bruits que personne de sensé ne recherche particulièrement. Voire même qu’on fuie. Mais pourquoi donc ?

Une étude germano-autrichienne menée par Christoph Reuter et Michael Oehler apporte enfin la réponse.

Mais pour commencer, un petit rappel sur les fréquences et l’audition :
L’oreille humaine entend globalement de 20 Hz (hertz) à 20 kHz. Cette fourchette de fréquences est balisée par les infrasons (inférieurs à 20 Hz) et par les ultrasons (supérieurs à 20 kHz). Pour situer un peu ces fréquences, dites-vous que la tonalité du téléphone est à 440 Hz (le fameux La 440 cher aux musiciens), et que les « alarmes anti-jeunes » qui furent un temps à la mode produisent un son à 15 kHz.

Les scientifiques ont modifié l’intensité sur des plages de fréquences différentes pour l’expérience. Nos bruits d’ongles sur les tableaux, de mousse polyester ou de fourchette, proposés à des cobayes, dérangent le plus entre 2 et 4 kHz. Que savons-nous de cette bande de fréquences ? C’est là que se trouvent la plupart des sons de la parole humaine. L’oreille est donc plus sensible puisque ce sont des bruits vitaux, que l’homme doit entendre et auxquels il est souvent soumis. L’anatomie du canal auditif amplifie ces fréquences, donc, tout naturellement, quand un bruit fort comprenant ces fréquences retentit, c’est douloureux.


Pour autant, l’explication de cette réaction ne se cantonne pas à la description de phénomènes physiques : la psychologie y tient un rôle tout aussi important. En effet, les cobayes ont été divisés en deux groupes. Au premier, on leur signale qu’ils vont entendre de la musique contemporaine ; au second on leur indique qu’ils vont entendre des bruits d’ongles ou de mousse. Ceux qui savaient à quoi ils allaient être confrontés ont réagi plus violemment que ceux qui pensaient entendre de la musique. Cela montre que bien que notre oreille amplifie ce genre de sons, notre cerveau nous prédispose à une réaction. Le fait de savoir qu’ils vont entendre ces bruits (classés comme horribles par leur cerveau) les prédispose à avoir mal.

Sachant cela, je vous laisse réécouter le jingle du rectifrice de l’Apéro du Capitaine et comprendre pourquoi il est si insupportable (ah, on me souffle dans l’oreillette que c’est loin d’être la seule raison… Le sujet d’une prochaine étude, éminents Reuter et Oehler ! ).

En bonus, voici un article (en français) où vous pourrez en lire plus, et même écouter les sons de l’expérience (à reproduire chez vous avec votre famille pour une veillée à thème scientifique).

 

In FreePod we trust.

Merci à dissensus, barberouss et samsonmg pour la correction.


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Comments

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